Les Allemands, moyens en lecture et en calcul
Après les adolescents, une étude de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) s’est intéressée aux compétences des adultes. Elle révèle que les Allemands sont un peu en-dessous de la moyenne en lecture, et un peu au-dessus en calcul.
166 000 adultes testés dans 24 pays
L’étude, baptisée PIAAC (Programme for the International Assessment of Adult Competencies) a porté sur 166 000 adultes de 24 pays, âgés de 16 à 65 ans. Les tests étaient réalisés à domicile sur ordinateur (avec possibilité de les passer en version papier).
Trois compétences étaient évaluées : la capacité à comprendre et à utiliser l’information contenue dans des textes écrits (littéracie), la capacité à utiliser, appliquer, interpréter et communiquer des informations et des idées mathématiques (numératie) et l’aptitude à résoudre des problèmes dans des environnements à forte composante technologique.
En littéracie, les 5 465 Allemands testés ont obtenu en moyenne 270 points sur 500, soit un peu moins que la moyenne de l’ OCDE (273 points). Les notes vont de 250 (Italie) à 296 (Japon). En numéracie, les Allemands obtiennent 272 points. Les résultats oscillent, selon les pays, entre 264 (Espagne) et 288 (Japon). La moyenne est de 269.
Comme dans tous les pays, l’éventail des résultats est large, et les jeunes adultes obtiennent de meilleurs scores que leurs aînés. En littéracie, un peu moins de 10,7 % des Allemands testés affichent des compétences de niveau 4 ou 5 (les plus élevés), et près de 36,4 % de niveau 3. Néanmoins, 17,5 % ne se sont révélé capables que de comprendre des textes courts composés de mots simples. Un chiffre un peu plus élevé que la moyenne de l’ OCDE (15 %).
En numéracie, par contre, l’Allemagne compte 14,3 % de personnes de niveau 4 ou 5, contre seulement 12,5 %, en moyenne, dans l’ OCDE. Un peu moins de 35 % des Allemands se situent, par ailleurs, au niveau 3.
Enfin, l’étude a révélé que les adultes, où qu’ils vivent, n’ont qu’une maîtrise très partielle de l’outil informatique. Seule une personne testée sur trois (36 % en Allemagne) est capable de résoudre des tâches complexes sur ordinateur et d’utiliser Internet. La majorité se contente de savoir ranger des courriels dans des fichiers déjà créés. Plus d’une personne sur quatre (mais seulement 13 % en Allemagne) est incapable d’utiliser une souris et un ordinateur.
Origine sociale et compétences
Un peu plus de dix ans après l’étude PISA, qui portait sur les compétences des adolescents, cette nouvelle étude a suscité un certain émoi en Allemagne. Car elle confirme, en outre, ce que les études montrent régulièrement : l’Allemagne est l’un des pays où le niveau de compétences dépend le plus du niveau d’études des parents. À cela s’ajoute le fait que ceux qui profitent de la formation continue tout au long de la vie sont déjà les plus qualifiés au départ.
Dans ce contexte, certaines voix s’élèvent déjà pour réclamer au futur gouvernement allemand un sursaut en matière de formation continue des adultes. Car l’étude PIAAC le montre aussi : les individus peu qualifiés sont les plus susceptibles de se trouver sans emploi, d’être en mauvaise santé et moins bien rémunérés.
Source : allemagne.diplo.de