Comment j'ai surmonté le mal du pays après 15 ans en Allemagne : L'histoire de Cécile
Je m’appelle Cécile, j’ai grandi en Aveyron et cela fait maintenant 15 ans que je vis en Bavière, en Allemagne. Quand je suis arrivée, pleine d'enthousiasme, j’étais loin de me douter à quel point le mal du pays allait devenir une réalité pesante. Mon installation en Allemagne a été une aventure, mais aussi une période de grande nostalgie. Voici mon histoire et les solutions que j'ai trouvées pour surmonter ce mal du pays et apprécier ma nouvelle vie.
2. Le choc culturel et la nostalgie
3. Les solutions que j’ai mises en place
4. M'immerger dans la culture allemande
5. Mon bilan après 15 ans : Un équilibre retrouvé
Je me souviens encore du jour où je suis arrivée à Munich, valise à la main et des rêves plein la tête. J’avais quitté mon petit village en Aveyron pour suivre une opportunité professionnelle en Bavière. Tout semblait prometteur : un nouveau travail, une culture différente à découvrir, des paysages à couper le souffle. Mais après les premières semaines d'euphorie, quelque chose de plus profond s’est installé. La langue allemande, que je ne maîtrisais pas encore, l’éloignement de ma famille et de mes amis ont commencé à peser lourd.
Mon quotidien en Aveyron me manquait terriblement. Le calme des montagnes, le goût des aligots préparés lors des repas de famille, et surtout cette connexion avec mes racines me semblaient de plus en plus lointains. À cette époque, j'étais souvent en proie à une sorte de solitude intérieure, bien que j’aie de nouveaux collègues et connaissances en Allemagne.
Très vite, j’ai compris que mon mal du pays n’était pas seulement un manque physique de la France, mais un choc culturel auquel je n’étais pas préparée. La Bavière est un endroit magnifique, mais elle a ses propres coutumes, traditions et rythmes de vie. Ce n’était pas l’Allemagne que j’imaginais, et cette différence m’a rapidement submergée. Les gens sont très attachés à leurs traditions, et j’ai eu du mal à m’y intégrer au début.
Je me retrouvais souvent à penser à mes dimanches en Aveyron, où la journée commençait par un marché local, puis se terminait autour d'un bon repas en famille. En Bavière, bien que les gens soient accueillants, les coutumes comme l’Oktoberfest ou les Biergarten étaient bien loin de ce que j’avais connu. Je ressentais alors un manque profond de mes racines et de la chaleur de mon entourage.
C’est ainsi que j’ai commencé à chercher des moyens pour surmonter ce sentiment constant de nostalgie et d’éloignement.
La première chose que j’ai réalisée, c’est qu’il fallait que je crée une routine stable pour me sentir mieux dans mon nouvel environnement. J’ai donc commencé à introduire des habitudes qui me rappelaient mon chez-moi, mais adaptées à la vie en Allemagne.
Je me suis mise à cuisiner des plats typiquement français, comme le cassoulet ou des tartes, mais avec des produits locaux. Cela m’a permis de rester connectée à ma culture, tout en découvrant les merveilles culinaires de la Bavière, comme les Spätzle ou les Käsnudeln. Je faisais aussi attention à mon bien-être physique. La Bavière offre des paysages incroyables, et j’ai pris l’habitude de faire des randonnées dans les Alpes bavaroises chaque week-end. Cela m’a permis de me ressourcer et de créer de nouveaux repères.
Une autre étape cruciale a été de rechercher du soutien social. J’ai rejoint des groupes d’expatriés français à Munich via des plateformes des associations franco-allemandes locales. Rencontrer d’autres expatriés vivant les mêmes difficultés m’a énormément aidée à me sentir moins seule. Nous échangions nos histoires, nos astuces pour surmonter le mal du pays, et cela a créé une sorte de petite communauté chaleureuse.
Si j’ai appris une chose en 15 ans, c’est qu’il est essentiel de s'immerger pleinement dans la culture locale pour vraiment s’adapter. J’ai donc décidé de ne plus simplement observer les traditions bavaroises, mais de les vivre. Je me suis mise à participer à l’Oktoberfest, et petit à petit, j’ai commencé à aimer ces moments festifs. J'ai aussi pris des cours d’allemand au Goethe-Institut pour mieux maîtriser la langue et pouvoir m’intégrer dans les conversations au quotidien.
Au fil du temps, j'ai développé une réelle affection pour la Bavière. Les montagnes, les lacs, et même le climat plus froid que celui de l’Aveyron, ont fini par devenir mon nouveau normal. En participant activement à la vie locale, que ce soit à travers les marchés de Noël ou les festivals d'été, je me suis sentie de plus en plus à l’aise.
Aujourd'hui, après 15 ans, je peux dire que j’ai trouvé un véritable équilibre entre mes racines aveyronnaises et ma vie en Bavière. Le mal du pays n’a jamais complètement disparu, mais il est devenu une nostalgie douce, quelque chose que je ressens avec tendresse plutôt que douleur.
J’ai appris à planifier des retours réguliers en France. Environ une fois par an, je rends visite à ma famille, ce qui me permet de me reconnecter à mes racines. Parfois, il suffit de quelques jours dans les montagnes de l’Aveyron pour me ressourcer avant de revenir en Allemagne.
Surmonter le mal du pays n'est pas facile, mais en adoptant des routines saines, en s’immergeant dans la culture locale, et en maintenant des liens avec son pays d’origine, il est tout à fait possible de trouver un nouvel équilibre. Mon conseil pour tous ceux qui vivent la même expérience est de ne pas s’enfermer dans la nostalgie, mais de laisser place à la découverte et à l’adaptation.
En savoir plus:
- Liste des associations franco-allemandes
- Liste des médecins de langue française à Munich, Nuremberg et en Bavière
- Vivre à Nuremberg: démarches, travail, famille... guide pratique
- L'aventure bavaroise d'une maman française à Munich
Olivier