Contact entre le français et l'allemand
Nos langues, le français et l’allemand, semblent souvent être très différentes. La grammaire et la prononciation sont les domaines qui posent le plus de problèmes aux apprenants.
Les Français se débattent avec les cas allemands, les prépositions suivies par le génitif ou le datif et la prononciation ardue de cette langue étrangère. Les Allemands confondent les mots français, puisque pour eux, tout sonne pareil et écrire une phrase correcte avec tous les accents devient un défi infranchissable.
Pourtant les deux langues se ressemblent parfois plus que l’on pense et il y a beaucoup de mots et tournures qui viennent du pays voisin.
En allemand, il y a de nombreux gallicismes et emprunts du français qui font aujourd’hui partie du quotidien. Par exemple les mots comme Appartement, Garderobe, Limonade, Parfüm, Hotel, Accessoire, Porträt, Terrasse ou Zivilcourage sont tous d’origine française. Dans certains dialectes, on peut trouver d’autres comme Trottoir ou Chaiselongue, qui sont aujourd’hui démodés, mais les gens âgés en Allemagne les utilisent encore. Autrefois, la France était un modèle pour toute l’Europe concernant le style et les bonnes manières. Versailles et l’Absolutisme impressionnaient les habitants des autres pays et pour suivre ce modèle, ils intégraient de plus en plus de mots français dans leur langue.
Il existe non seulement des emprunts mais aussi des mots qui se sont formés sur un malentendu entre Français et Allemands. Par exemple le mot mutterseelenallein vient du français ! Les soldats qui étaient pendant la guerre en Allemagne disaient toujours “moi tout seul”, pour expliquer aux habitants qu’ils étaient seuls et avaient besoin d’aide. Les habitants ne comprenaient pas cette phrase, mais quand les soldats ont appris quelques mots allemands, ils ajoutaient le mot allein à la phrase pour la rendre plus clair. “Moi tout seul allein” sonnait pour les Allemands comme mutterseelenallein et le mot est devenu partie de la langue allemande.
Les effets de la langue voisine existent aussi outre-Rhin. On y trouve moins de mots issus directement de l’allemand, mais l’influence est là. On peut citer des exemples comme la blitzkrieg, le leitmotiv, le bretzel, l’ersatz et le kitsch. Le h muet en français témoigne de la présence de mots d’origine allemande. Dans les régions francophones de la Suisse, en Belgique mais aussi en Alsace, on trouve de nombreuses expressions régionales proches de l’allemand, car le contact avec la langue est plus intense.
Nos langues présentent des ressemblances, même si elles appartiennent à des familles linguistiques différentes. Le français est une langue romane et l’allemand une langue germanique. Aujourd’hui nous sommes souvent influencés par l’anglais, surtout en Allemagne où l’on parle de Download, de Catering et on parle d’une personne qui est overdressed. Tout cela est un peu dommage face aux possibilités de la langue allemande et aux emprunts français d’autrefois.