"L’Allemagne, amour de ma vie", le témoignage de Mélanie
Aujourd’hui, nous vous présentons une nouvelle blogueuse invitée : Mélanie, une jeune Française qui tient un blog sur son séjour Erasmus en Allemagne. Dans son premier post, elle nous raconte notamment comment elle est tombée amoureuse de la langue de Goethe.
Le début de ma longue histoire d'amour avec tout ce qui est allemand remonte déjà à six ou sept ans. Dans quelques mois, nous allons passer à la vitesse supérieure : je vais emménager en Allemagne !
C'est comme dans cette chanson de Rihanna, "We fell in love in a hopeless place" (Nous sommes tombés amoureux en un lieu sans espoir). Ce lieu, c'était Lyon. En 2018, au début du collège, je m'étais initiée à l'allemand par un professeur extraordinaire. J'ai alors développé un profond amour pour la langue de Goethe et pour tout ce qui venait d'Allemagne.
En 2020, j'ai suivi trois semaines de cours d'allemand, ce qui m'a permise de rencontrer bien d'autres amoureux de cette langue, tous en train de préparer d'arrache-pied un certificat de langue à Munich. Ce séjour a fait des miracles pour mon allemand, à tel point que j'ai pu obtenir une bourse de l'Ambassade d'Allemagne et du Goethe-Institut pour passer trois semaines dans la région de Passau, avec 11 personnes qui devaient devenir d'excellents amis.
La classe de troisième a beaucoup compté pour moi. C'était l'année où Lars était arrivé à l'école. Ce professeur stagiaire, âgé de 23 ans, partageait avec nous non seulement des anecdotes désopilantes sur l'Allemagne et des astuces pour apprendre la langue, mais aussi un amour de la vie totalement inédit pour nous. Dans cette classe d'adolescentes de 15 ans, je crois pouvoir affirmer que nous étions toutes trente sous le charme de Lars et de son sens de l'humour.
Nous avons été d'autant plus traumatisées de le perdre dans un terrible accident de voiture, trois mois seulement après son arrivée en France. Il est très difficile d'accepter la disparition brutale d'une personne si jeune et pleine de vie, mais Lars continue d'exister dans nos mémoires.
La leçon la plus marquante que Lars nous avait apprise était de vivre et d'aimer la vie. Je garde cet enseignement à l'esprit, aujourd'hui encore. Sa mort prématurée fut un choc, un réveil. Elle m'a aidée à prendre du recul par rapport à une multitude de petites choses insignifiantes, et à apprécier ce qui comptait vraiment dans l'existence.
Après l'accident, j'ai écrit à la mère de Lars, Ulla, pour lui présenter mes condoléances. De cette petite lettre, rédigée dans un allemand épouvantable, est née une amitié très particulière.
Aujourd'hui, Ulla est comme une mère de substitution pour moi. Elle est la femme la plus gentille que j'ai rencontrée, et je comprends maintenant de qui Lars tenait son amour de la vie.
J'ai séjourné chez elle plusieurs fois. Elle vit à environ une heure de Cologne, et c'est pourquoi j'ai été aux anges en apprenant que ce serait là que je partirais en Erasmus.
Récemment, elle m'a envoyée un colis rempli d'informations touristiques sur Cologne et de Haribo. J'ai hâte d'y être pour pouvoir lui rendre visite régulièrement.
Pendant son bref séjour dans notre établissement, Lars nous avait fait comprendre ce qu'était l'apprentissage d'une langue étrangère. Il n'était plus question de Petra et de Hans, ou d'autres personnages de manuels scolaires. L'allemand, c'était la vraie vie ; c'était Lars, ses histoires de famille et ses amis, un peuple qui ressemblait au nôtre en tout point (hormis sa ponctualité hors pair).
Lars partageait avec nous l'amour de sa culture et de sa langue. Sa passion pour la matière qu'il dispensait faisait de lui un excellent enseignant. Je sais qu'en d'autres circonstances, il aurait obtenu son diplôme de professeur haut la main, et qu'il aurait inspiré des générations d'élèves.
Il n’en aura pas eu le temps. Mais en quelques mois seulement, ce jeune Allemand enthousiaste aura eu un impact considérable sur mon existence. De ces quelques mois de cours avec lui naquirent une passion insoupçonnée pour la langue allemande, un nouveau regard sur l’existence et une pléthore de nouvelles amitiés.
À la fin du lycée, mon amour pour la langue de Goethe continuait de s'épanouir, et j'ai donc décidé de poursuivre cet apprentissage à l'université. Mon cursus d'études européennes prévoyait une troisième année obligatoire à l'étranger.
Pour l'Allemagne, nous avions le choix entre Hambourg, Fribourg et Tübingen. Mon premier choix, c'était Hambourg, pour être plus proche des quelques Allemands que je connaissais.
Sur les 16 personnes étudiant l'allemand, nous étions 14 à choisir la République fédérale comme destination pour notre année à l'étranger. Face à cette demande élevée, il a fallu offrir des places supplémentaires, notamment à Cologne. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Currywurst", j'ai sauté sur l’occasion.
Cet automne, je vais réaliser mon rêve : étudier à l'alma mater de Lars. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis surexcitée à l'idée d'y aller ! Voilà qui résume brièvement (!) les origines de ma passion pour la langue allemande, avec laquelle j'entretiens ma plus longue histoire d'amour à ce jour.
Merci Mélanie et bonne découverte de l'Allemagne !