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Reeperbahn – beaucoup plus que du sexe !

Si l’on demandait aux allemands quels mots ils associent au Reeperbahn, beaucoup d’entre eux répondraient : sex-shops et maisons closes. Ce n’est pas pour rien que le Reeperbahn est surnommé «die sündige Meile », l’avenue des péchés. Mais cette rue de 930 mètres, située dans le quartier de St. Pauli à Hambourg, offre bien plus que du sexe. Saviez-vous que les Beatles ont commencé leur carrière dans le “Star-Club” ? Et que l’un des premiers cinémas en Allemagne était celui de Eberhard Knopf sur la Spielbudenplatz ?

Une histoire mouvementée

Au début du 17ème siècle, le quartier St. Pauli fut fondé sous le nom de “Hamburger Berg”. Les marginaux, ainsi que les corps de métiers bruyants et polluants, s’y implantèrent rapidement. Mais une autre profession s’y installa : les producteurs de cordes et de cordages (“Reep”), les “Reepschläger”, qui avaient besoin de beaucoup de place pour faire sécher leurs produits, trouvèrent leur bonheur sur cette large avenue.

Dès la fin du XVIIème siècle, les cabarets commencèrent à coloniser l’endroit. C’est en 1899 que ce quartier fut rattaché à la ville de Hambourg. Quelques décennies plus tard, des baraques de bois (« Buden ») sur la Spielbudenplatz furent remplacées par des édifices solides, dans lesquelles s’installaient théâtres, music-halls et buvettes. On y donna les fameuses « opérettes d’Hambourg » (Hamburger Singspiele), mais aussi des opéras de Richard Wagner. Au Volksoper (Opéra Populaire) chantait entre autres le célèbre ténor Richard Tauber. Proche du port, le quartier devint un melting-pot culturel.

Pendant le Troisième Reich, les Nazis n’arrivèrent pas à interdire les cabarets, mais imposèrent tout de même des restrictions. La prostitution fut interdite partout sauf sur la Herbertstraße, une rue pour les hommes célibataires, sur laquelle travaillaient 250 prostituées. Pour éviter que d’autres passants soient attirés par la présence des travailleuses du sexe, des murs furent érigés aux deux extrémités de la rue. Ces barrières de bois sont restées jusqu’à aujourd’hui. Un panneau y interdit toujours l’accès aux femmes et aux hommes âgés de moins de dix-huit ans. Il fut installé à la demande des prostituées ; mais cette règle est invalide au regard de la loi, car la Herbertstrasse reste une rue publique qui peut être empruntée par tout un chacun.

Le « Kiez » d’aujourd’hui

Aujourd’hui, le quartier chaud attire non seulement 25 millions de touristes par an, mais aussi des autochtones, explique Corny Littmann, le directeur du théâtre Schmidts Tivoli dans l’émission « Tracks » d’ARTE : « Pendant longtemps, le Reeperbahn était une rue boudée par les habitants de Hambourg. Dans les quinze, vingt dernières années, ça a radicalement changé. »

À côté des sex-shops, on trouve de tout : des discothèques, des bars, des vendeurs de kebabs et des restaurants asiatiques – et bien sûr le club de foot « St. Pauli ». Operettenhaus, Schmidts Tivoli, St. Pauli Theater, Fliegende Bauten ou encore Pulverfass proposent des comédies, du théâtre de variété et même des spectacles de travestis. Le poste de police « Davidwache », qui a joué un rôle dans plusieurs reportages, se trouve au cœur du « Kiez » (expression locale pour le quartier autour de la Reeperbahn). Certainement une excellente idée au vu du taux de criminalité élevé…

 
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