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Les rythme scolaires en Allemagne

toute la journée

Les après-midi libres après l’école ne sont plus la norme pour les écoliers allemands. Une petite révolution encore limitée à l’échelle nationale.



1. L'exemple d'une école primaire berlinoise
2. Rythmisation de la journée :
3. Un risque pour l’enfant ?
4. Comparaison de la rentrée scolaire en chiffres en France et en Allemagne

école toute la jounée allemand

1. L'exemple d'une école primaire berlinoise

Il est 16 h, la fin d’une journée de classe bien remplie pour les 410 élèves de l’école primaire Gustav-Falke à Berlin. Le joli bâtiment de briques rouges est situé à deux pas de la Bernauer Strasse} où s'élevait autrefois le Mur, à la limite entre les quartiers de Mitte et de Wedding. Cet établissement scolaire a rallongé ses horaires et fait désormais partie des 64 gebundenen Ganztagsschulen que compte la capitale allemande.

Les cours ne se terminent plus à 13 h30 comme auparavant mais à 16 h, à raison de quatre jours par semaine. Comme la majorité des écoliers français, les élèves de la Gustav-Falke-Schule déjeunent à la cantine et ne rentrent à la maison qu’à l’heure du goûter.

Mais ici pas de sonnerie qui annonce la fin des cours comme en France. Pas de parents qui piétinent à l’entrée de l’école en attendant l’ouverture des grilles. Il suffit de suivre le chemin de terre qui mène tout droit à l’aire de jeu où s’amusent les élèves. Bernadette, une grande blonde d’une trentaine d’années, s’engage dans l’allée sans prendre la peine de descendre de son vélo. Elle vient récupérer sa fille Ella inscrite en quatrième classe, l’équivalent du CM1

2. Rythmisation de la journée :

Une heure plus tôt, la fillette de 9 ans assistait avec ses copines à la présentation de rentrée des “AGs” ou Arbeitsgemeinschaften, littéralement “groupes de travail” en français. Contrairement à ce que leur nom indique, il n'est pas question de travailler. Une fois par semaine, pendant une heure et demie, les élèves prennent part à des activités de loisirs. Jardinage, couture, pantomime, écriture de contes ou encore tennis de table : cette première séance aide les élèves à faire leur choix.

Ces activités de développement personnel ont leur place à part entière dans l'emploi du temps et une attention particulière est portée à la “rythmisation” de la journée : “Notre souci principal, c'est de faire se succéder cours et temps libre tout au long de la journée”, explique Ute Müller, éducatrice. “Il s’agit de permettre aux enfants d'avoir des moments de coupure, des moments à eux où ils peuvent se reposer ou s'isoler. Ce qui améliorera leur capacité de concentration en classe ensuite”, complète Frank Spitzenberger, éducateur chargé de la coordination.

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3. Un risque pour l’enfant ?

En décidant d'ouvrir toute la journée, l'école a radicalement changé de visage. “Nous avons dû faire construire une cantine, agrandir l’aire de jeu. Nous avons réorganisé les salles de classe et ouvert des salles de repos à disposition des élèves”, raconte Karin Müller, la directrice de l’établissement. “La refonte du personnel avec celui des haltes-garderies qui ont fermé leurs portes a été un chantier important.”

Pour ce faire, l’école Gustav-Falke a largement profité du programme d’investissement d’avenir “Bildung und Betreuung” et des deniers mis à disposition par le gouvernement fédéral. Alors l’école “toute la journée”, un modèle idéal ? Pas sûr au vu des réactions qu’a entraîné son introduction en Allemagne et de son développement encore tout relatif.

Car elle signe la fin du sacro-saint après-midi libre à la maison, consacré à la famille et aux activités extra-scolaires. Les blogs “pour ou contre la Ganztagsschule?” fleurissent sur la toile, les mamans inquiètes s’interrogent sur de nombreux forums : “L’école ‘toute la journée’ présente-t-elle un risque pour la santé morale de mon enfant ?” En avril, l’hebdomadaire Der Spiegel faisait sa une sur la “Génération stressée. Quand l’école rend malade”.

Il faut dire que la gebundene Ganztagsschule n’est pas encore la règle. De nombreuses écoles sont obligatoires jusqu’à midi et c’est ensuite le centre de loisirs qui prend le relais et met à disposition des parents un service de garde payant (offene Ganztagsschulen). Impossible alors de mettre en place un projet pédagogique englobant toute la journée comme celui de l’école Gustav-Falke, le même qui a séduit Bernadette, la mère de la petite Ella. Une généralisation des gebundenen Ganztagsschulen a été évaluée à 9,4 milliards d’euros. “Une somme qui n’est pas déraisonnable à l’échelle nationale”, selon Daniela Wellner-Petsch de l’agence d’observation berlinoise Ganztägig lernen. Celle-ci regrette les disparités régionales encore fortes en matière de politique éducative.

Pour Bernadette, le débat autour des écoles “toute la journée” n’a pas cours : “Je n’ai pas le choix. Je suis musicienne à mon compte et j’ai besoin de faire garder ma fille toute la journée. Et puis, je ne suis pas du genre à jouer les mères au foyer et à attendre gentiment les bras croisés à la maison.”

Pas sûr que le son de cloche soit le même dans le très conservateur Land de Bavière où seuls 11 % des écoliers fréquentent une “école toute la journée”. Mais les mentalités évoluent doucement comme l’a démontré une dernière étude de la Fondation Bertelsmann. 70 % des parents allemands souhaiteraient que l’État mette à leur disposition une école “toute la journée”.

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4. Comparaison de la rentrée scolaire en chiffres en France et en Allemagne

Pour plus d'informations :

Johanna

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